vendredi 9 septembre 2016

CAROLINE LEITE (Thierry Gaudin)


Dans le silence du temps qui passe / Se sassent les heurts et les murmures / Nul ne sait la tendresse qu’amassent / Les trainées laissées du vivace / Dans la laque des vœux / Dans les grains des partances / Dans les plaques sensibles des yeux / Vivent les ans et les lustres / Passent les adresses se dressent / Les ombres sans nombres / Symphonies en mineur solo  / Métaphorique chorus désarticulés / Quelque part entre franchir / Le dire et l’affranchir / Les traces s’entassent et voilent / Alors l’or des hiers remembrés au présent / Dans l’instance du désirable senti / De l’inverse de l’averse validée / Par défaut et des dés défaussés / Quand dans la décence les sens s’invitent / A redire parce que non vus non avenu / Par manque de perçu / Dans le tenace des traces s’espacent / Le décrit les débris les espaces / Eux mêmes Œufs  d’eux énièmes / Quand se sèment des heures les pleurs / Et les je t’aime avec ou sans orthographe / Dans le secret de l’ascèse vécue  / Ou dans l’obscène contrée / Des censures morales / Se construit du voir la perception lucide / La lecture s’impose par tacites dictions / Entrent les aveugles au royaume des rides / Sur le lisse des silences / L’abrupt des sentences / L’hirsute des errances / Quand la forme se dit avant la décision / Le minuscule tactile obère la césure / Oubliant dans le lien des cicatrices / Les incisions les échancrures  / Celles qui se détachent / Des plaies ou des larmes / Des alarmes en contrepoint
 

Et les concrétions s’affirment / Et les brumes des mémoires activent  / Les interfaces les renversements / Ou les retournements les télescopages / Soulignent le fugace l’encodage / Des humus et des strates / Dans la boite des subversions / La pellicule s’embue aux rives / Des cours émaillés eaux vives / Ou dormantes des mémoires infuses


mardi 6 septembre 2016

CAMILLE GUINET (Thierry Gaudin)



Sur la pellicule sensible / La plume  note / Annote et trace et retrace / Sentes et chemins / Damiers et marelles / Architectures esquissées / L’épiderme des papiers se décline / En tirets traits détours virgules / Tache points touches libelles / Presque morphèmes et
Ponctuations itératives / Révéler et décliner la surface / Jusque au cœur du perméable / Rêves esquissés songes inscrits / Sur la face du réel du concret / Dans la vibration le subtil / Le tact et l’élégance du dévoilé / Par le dialogue entre lui et nous par aile / Des papiers authentiques venus / Des continents lointains presque inconnus / Textures niellées réinscrites / Passages en succès des successions / Par courir sans hâte arpenter / Avec traits incisions décisions / Parcours de l’évidence inaugurée / Elégance édictée traitée / Concrétions du présent / Cadeaux et impressions / Dans l’acte du dire / Symbolique de ce moment / Qui passe et aussitôt trépasse / Dans l’acte mais revit dans le regard / Re garder sans cesse / Re tracer adresse / Re par courir sagesse / Ré incérer le geste / Dans la feuille / Re marquer le scripteur / Sculpture de l’accent / Sécrétion des sens étalés sur le libre / Sentier des va et viens / Des pressentir et des deviner / Des devises sans permis mais avec applications /
Exigences des intuitives pérégrinations / Qui s’écrivent et repèrent / Et font passer l’aujourd’hui  venu d’hier / À demain ce présent / Construit trait à trait touche à touche



Couche à couche / Dans la délicatesse des doigtés / Et le par semé  étagé précisément / Des effectives tensions / Des affectives dictées / Qui se donnent et se retirent / Tiret à la ligne vers une page / Labyrinthes et destinations internes / Etalés sans esbroufe / Livres élagués dans la cadence / Sur face de danse / Des narrations savantes 



mardi 23 août 2016

PATRICE POUTOUT : ÉPURER LES LIGNES (Lucien Ruimy)



Pas de superflu. Il faut s’arrêter un certain temps devant les sculptures de Patrice Poutout, prendre la peine de voir tout le travail, la trace de chaque coup de ciseaux et en apprécier les formes.

Chaque sculpture est un totem, une stèle qui se veut une marque de la mémoire humaine enfouie dans la matière essentiellement le bois.
Comme les stèles de Carnac, les sculptures de Patrice se dressent comme des fragments primitifs, ils suscitent un appel à l’introspection. Chaque marque sur la surface est comme une scarification qui nous rappelle que nous sommes les éléments d’un peuple universel à la recherche d’un langage commun.
Les sculptures de Patrice Poutout sont un élément de cette recherche de langage universel. Elles se dressent afin de nous pousser à une élévation de conscience.

mercredi 17 août 2016

CLOTHILDE LASSERRE : LA CHALEUR HUMAINE (Lucien Ruimy)

Longtemps Clothilde Lasserre a eu un sujet de peintures reconnaissables au premier coup d’œil, des foules vues de dessus. Lorsque l’on voyait l’un de ses tableaux pour la première fois on se demandait de quoi il s’agissait, il fallait un temps d’adaptation pour comprendre la scène représentée. On passait d’une abstraction à de la figuration. Une fois passée la surprise on allait dans le détail de ces foules et au-delà du sujet de l’anonyme perdu dans un ensemble, c’est la peinture qui individualisait, c’est elle qui différenciait.
Puis ces derniers temps, elle a redressé la perspective, du grouillement des foules elle est passée à une individualisation de ses personnages, ceux-ci sont à peine suggérés. Ce sont les différenciations de couleurs qui en définissent les contours, ils sont moins affirmés, ils flottent de manière plus floue, plus poétique.
La peinture est plus libre, plus en transparence. Elle prend le pas sur le sujet. La peinture dépasse le sujet, elle devient l’élément principal, comme si elle s’en était libérée. Ce qui lui donne une respiration particulière.
La couleur, les transparences prennent toute leur place, les tons sont chauds. La peinture, le geste sont tout en énergie. Ils donnent toute la force aux personnages.
Dans tous les cas de figures, perdus dans la foule ou plus différenciée c’est la foi dans une humanité colorée, chaleureuse qu’affirme Clothilde Lasserre.