samedi 1 octobre 2011

ARMELLE LE DANTEC RETOUR SUR UN VERNISSAGE (Stéphane Arrondeau)




           Sur le temps long de l’histoire, les historiens guettent fébrilement les points de rupture, les évolutions brutales, l’irruption d’un nouveau courant artistique. Chacun rêve d’identifier une  œuvre digne des Demoiselles d’Avignon de Picasso (1907), tableau novateur par essence, considérée comme la première œuvre cubiste, et à ce titre jugée comme étant « antiartistique » par le député Jules-Louis Breton lors d’un célèbre discours à la Chambre des députés (3 décembre 1912) !
            A l’échelle de l’œuvre d’une artiste, Armelle Le Dantec en l’occurrence, pouvons-nous si facilement identifier une rupture dans son parcours personnel ? Retour sur un vernissage …
             Vendredi 16 septembre 2011, fin d’après-midi ensoleillée. Beau week-end en perspective ! Les gens arrivent au vernissage de la nouvelle exposition d’Armelle Le Dantec, décontractés, heureux de se retrouver pour soutenir une artiste mancelle bien connue et appréciée de tous. Cependant à leur entrée dans la salle, les visages se crispent. Impossible pour eux de cacher leur étonnement. Chacun connaît l’artiste, son parcours, son œuvre. Plus précisément, chacun croyait les connaître ! Personne ne dit rien mais les murmures l’attestent : la surprise est totale !
            L’artiste s’en doutait. Aussi livre-t-elle quelques clefs de lecture de ces nouvelles œuvres, lors de sa prise de parole officielle. Elle parle, avec pudeur de ses doutes, de ses angoisses qui définissent si bien toute quête artistique. Oui, elle a connu, comme l’écrivain, la peur de la « page blanche ». Oui, les couleurs que nous pensions inhérentes et indispensables à son travail ont disparues !!! Des ballades dans la nature, ses interrogations personnelles ont engendré cette nouvelle confrontation brutale entre le blanc du papier ou de la toile et le noir brut du geste créatif. Applaudissements. Le buffet est ouvert.
            Les conversations se font plus vives. Les langues se délient. Chacun commente ! Mais en réalité s’agit-il réellement d’une rupture ? A chacun son opinion mais force est de constater que le squelette graphique de ces nouvelles œuvres est commun aux précédentes.
La sémantique du langage artistique d’Armelle Le Dantec est intacte. Un constat qui n’est pas anodin … 


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